Une balade en montagne...

Chapitre I : Un coup de main pour Lamain

Dans les environs d'Ambone, une nouvelle s'était propagée :

Sire Lamain recherche des aventuriers pour aider à faire repartir l'économie de la ville. Récompense à la clé. Rendez-vous le 12 de ce mois à l'aube à l'auberge du bon ka'boh.

C'est une aubaine pour nos héros en recherche de gloire, de fortune, ou juste de bonne bagarres. C'est pour cela que les gens purent les apercevoir le jour même, aux environs de 8h, devant ladite auberge.
Les rumeurs font bon train concernant les courageux s'étant proposés. Il y avait un homme assez douteux, qui regardait les passants d'un sale œil. Il y avait également un homme assez bizarre, très légèrement vêtu et qui ne pouvait s'empêcher de reculer quand une fille du village passait. Le troisième homme était complètement l'inverse. Sûr de lui, criant à tue-tête qu'il fallait lui laisser la place, qu'il serait bientôt le héros de la ville. Ce qui les étonnait fort vu son gabarit de moustique. Et le dernier, mais non des moindres, est un homme d'un certain âge, bien habillé et d'une grande culture.
Nos quatre protagonistes se retrouvent donc devant l'auberge, et avec une certitude presque déconcertante, ce dernier - se nommant Scipius - se présente aux autres personnes et leur demande si ils sont là aussi pour l'annonce. Amonrâ lui déclara que seul lui sera accepté pour accomplir cette quête, car il est l'unique héros d'Ambone. Quand à Gount, il se contenta juste d'un petit "oué" avant de tourner la tête. Stark finit par s'exprimer en ces mots : "Jétais là pour ça, mais tout compte fait j'ai plus trop envie, rien qu'à voir vos tê... - et en pensant à la récompense - ... oh et puis ouais, j'en suis."
Ils rentrèrent alors tous dans l'auberge, invités par Scipius. En entrant, Amonrâ lança un fier "Salutation, citoyens d'Ambone !", qui ne fit retourner les 5 poivrots déjà présent que quelques secondes.
Une fois à l'intérieur, tous se dirigèrent vers le comptoir, et Scipius dans un geste de grande bonté leur paya un verre à tous. Après 5 minutes de dégustation, Stark réalisa enfin qu'il fallait trouver Lamain, sinon ils seraient tous venus pour rien. Il questionna donc l'aubergiste, qui indiqua une personne seule à une table reculée : "Messire Lamain est là-bas, mais faites attention, c'est un grand monsieur qui a apporté beaucoup à Ambone et il est pas de bonne humeur ce matin."
En arrivant à la table, Scipius se présenta, et présenta aussi ses camarades. Lamain leva les yeux et poussa un soupir de soulagement. Il faut dire que l'aube est aux environs de 7h30, et personne avant eux ne s'était encore présenté.

Lamain commença alors à leur expliquer les détails de la mission.

"Comme vous devez vous en douter, l'économie de la ville va de plus en plus mal. Et moi, Eujaine Lamain, entrepreneur et grand philanthrope, je sais comment la re-dynamiser. Je vais ouvrir une nouvelle mine de fer dans le mont des Dardons. Et pour cela, j'ai besoin de vous."

Lamain fait un signe, et deux personnes à une autre table s'approchent.

"Voici Karnikova Tadnair, une cartographe de talent...
- (Stark) Kramique-Ova?
- (Scipius) Non, Karmikoma !
- (Amonrâ) Vous dites n'importe quoi, c'est Kart-Niquoa.
- (Gount) ..."

Karnikova commença à être exaspérée par ces écorchages de noms, et tira une tête de tueuse en série. Si elle pouvait les enflammer d'un simple regard, il y aurait quatre petits tas de cendre autour de cette table.
Lamain reprit :
"Il suffit ! Voici Lunien Piedverre, géologue.
- Votre mission sera de les escorter jusqu'à la mine que mes éclaireurs ont découvert l'automne dernier. Et de déblayer le chemin balisé par eux. Lunien sait où se trouvent les balises, ne vous en faites pas. Ça devrait être un jeu d'enfant pour vous non?"

Pendant ces explications, un villageois entre dans l'auberge, et s'approche rapidement de la table de nos héros.
"Sire Lamain, sire Lamain !!! Je veux y aller !
- Non, Milian, nous en avons déjà parlé il y a 3 jours. Je sais que tu en es capable, mais je ne peux pas l'accepter.
- J'irais, et personne ne pourra m'en empêcher !
- Alors soit ! Si tu ne veux pas écouter la raison, tant pis pour toi. Joins-toi à nous, je finis d'expliquer tout ceci à nos amis.
Le voyage durera une douzaine de jours. Vous serez payé 200 Dragons d'or par personne.
- (Stark) Et on aura plus si certaines personnes ne reviennent pas?
- Oh non, c'est 200 DO par tête. Et si Karnikova ou Lunien ne reviennent pas, vous ne serez pas payés du tout. Mais si vous arrivez à le faire et revenir en moins de 10 jours, j'ajoute 50DO par personne. Ne trainez pas, nous avons déjà préparé 2 chariots avec tout le nécessaire."

Lamain se lève et invite les personnes présentes à le suivre dehors, aux chariots. Avant de sortir, Amonrâ essaya de faire une révérence, mais son pied buta malencontreusement contre une des tables, ce qui le fit chuter en avant, au grand bonheur des autres clients de l'auberge.

Arrivés aux chariots, ils commencèrent par vérifier leurs contenus. Il s'agit de deux grands chariots, chacun tirés par 4 mules. Ils y trouvèrent du matériel de géologie et de cartographie, 5 tentes de 2 places, des couvertures, des haches, des pioches, des pelles, quelques coffres, de quoi se soigner, et de quoi manger et boire pour environs 8 jours.
Une fois l'inventaire fini, tous se mirent à discuter pendant de longues minutes. Karniova les interrompit :
" Il faudrait peut-être y aller, si vous comptez revenir d'ici 10 jours..."
En effet, Scipius remarqua que le temps avance à grand pas, et qu'il est déjà près de 9h. Ils se mirent alors en route. Millian, monté sur son shrink, et Gount ouvrirent la marche avec le premier chariot. Amonrâ suivit avec Karnikova et Lunien. Le second chariot, Scipius et Stark finirent la caravane.

Arrivés au premier embranchement, tous prirent le chemin de droite. Tous excepté Amonrâ, qui pensait que le chemin de gauche serait plus rapide malgré les indications de Lunien.
Après quelques discussions houleuses, il fallut passer à la manière forte. Quelques baffes volèrent en direction d'Amonrâ. Celui-ci s'énerva, ses cheveux prirent une aura bleutée. Et au moment où il cria "Si c'est comme ça, vous subirez ma colère...", on entendit un POF, puis un BZZZZ, et tout le monde vit un moustique s'envoler. Un rire général éclata, et Amonrâ n'eut plus d'autre choix que de suivre ce groupe de brutes.

Après quelques heures de marche, pendant lesquelles Stark s’efforçait de trouver des informations sur la montagne auprès des voyageurs qui passaient, ils arrivèrent au bord d'une rivière. En passant sur le pont, Lunien prit la parole :
"Ca y est, nous sommes au pied de la montagne."
Personne ne réagit, à part l'estomac de Karnikova. Midi était passé depuis longtemps, les bêtes peinaient à avancer à une bonne allure, tout le monde décida de s'arrêter pour manger un morceau. Le repas fut silencieux, bien qu'il dura une bonne heure.

Chapitre 2 : Une faune et une flore "luxuriante"

Une fois reposée et rassasiée, la caravane repartit. La pente commencait à se ressentir. La végétation devenait plus dense. La montagne était bien là. On voyait parfois passer sur le chemin balisé de petits animaux inoffensifs.
Mais deux bonne heures plus tard, une ombre noire passa et fit peur aux mules du premier chariot. Tout le monde essaya de les calmer de sa propre manière. Scipius tenta de donner des croquettes de dresseurs, Amonrâ de les apprivoiser, mais c'est Stark qui arriva à se faire obéir. A peine eut-il le temps de le faire que l'ombre sauta hors d'un fourré et commenca a agresser une mule. Stark en profita pour venir par derrière cette ombre, qui n'était autre qu'un singe noir, et lui planta ses deux dagues dans le dos. Malgré cela, la bête ne tomba pas. C'est alors que Millian arriva lui aussi par derrière et décapita ce monstre poilu. Stark garda la tête en trophée, Amonrâ se jeta sur le reste du cadavre pour le dépecer. Tout le monde le regarda faire sans l'interrompre, tellement cela était dégoutant.
La route continua, mais le chemin balisé devenait de plus en plus difficile à repérer. Après une bonne demi-heure à ne pas voir de balise, Scipius demanda à Lunien si il était certain de ce chemin, tellement il était peu praticable. Lunien avoua qu'il n'avait pas vu de balise depuis dix bonnes minutes, mais qu'il était certain de la direction, puisqu'ils n'avaient vu aucun autre chemin en arrivant. Le groupe était de l'avis de Scipius et retourna sur ses pas jusqu'à la balise précédente. Effectivement, après quelques recherches, on aperçut une balise sur un chemin caché par un arbre tombé. Et impossible de le contourner, les alentours sont impraticables pour les chariots. La seule solution possible fût de découper l'arbre gênant.
Sans hésiter, tout le monde prit une hache. Mais peu d'entre eux n'ont travaillé en tant que bûcheron auparavant, ce qui rendit la tâche plus difficile. Après un sérieux effort, Gount arriva enfin a entailler le tronc, et après quelques coups bien précis, la voie fût enfin dégagée.

Le chemin devenait de plus en plus difficile. Les balises se trouvaient plus éparses, parfois arrachées, parfois recouvertes de végétation. Et les notes de Lunien manquaient de clarté, si bien qu'après quelques kilomètres le soir tomba. Notre petite équipe décida de préparer le campement, tant que la lueur du crépuscule permettait encore d'y voir quelque chose.
Scipius monta sa tente, une belle et grande tente de noble avec des armoiries que personne ne reconnut. Karnikova, Lunien et les autres se contentèrent des tentes disponibles dans les chariots. Seul Amonrâ, très imbu de sa personne, demanda qu'on lui prépare sa tente et un feu rien que pour lui, en échange d'un peu de viande de singe. Après de sérieuses négociations - et l'apparition d'un autre moustique -, Milian accepta. Stark profita de ces instants pour faire un tour rapide autour du campement, afin de vérifier que le secteur est sécurisé.
Quand tout fut monté, le feu allumé et la nourriture préparée, on discuta de la nuit à venir. Stark, apparemment expert, exigea de faire des tours de garde. Milian et Gount se portèrent volontaire. Après de savants calculs, la décision fût prise de faire des tours de 3 heures. Gount se chargerait du premier tour, Milian du second et Stark du dernier. La fatigue se faisant ressentir, Karnikova fut la première à aller se coucher. Tout le monde suivit le mouvement, et Gount se retrouva bientôt seul. Il commenca alors une grande discussion avec une mûle.
Au beau milieu de la nuit, un cri se fit entendre :
" AAAAAAAAAAAAAARRRRRRRRGH CA FAIT MAL !!!!! "
Tout le monde ou presque se réveilla en sursaut. Seul Gount, qui s'était endormi épuisé par son monologue, ne se réveilla pas. Stark, sans même se soucier du cri, alla le voir et le réveilla à grand coup de baffes. Pendant ce temps, Milian arriva à la tente d'Amonrâ qui hurlait , alors qu'une ombre fine et longue était accrochée à sa jambe. Inconscient du danger, il tira son épée et trancha l'immense boudin vert. Amonrâ tomba évanoui à ce moment-même.

Tout le monde essaya de réveiller Amonrâ, sans succès. Karnikova, qui était restée à l'écart, s'approcha de la tente et, voyant la créature, annonça que c'était un serpentule. C'est un dangereux prédateur et son venin est mortel. Heureusement, en fouillant dans ses cartes et ses plans, elle trouva un vieux parchemin dont elle se servait comme d'un brouillon et venant d'un grimoire d'herboristerie. Par chance, la feuille contenait les informations concernant certains anti-poisons, dont celle du venin de serpentule. Le nom de la plante n'était plus lisible, mais on pouvait lire que c'était une mauvaise herbe des montagnes. Une image accompagnait la description. La plante fut relativement vite trouvée, et donnée à Amonrâ.
Il était aux environs de 3 heures, et le silence revenait dans le campement. Comme si quelque chose ou quelqu'un manquait à l'appel. Scipius, après une petite recherche, remarqua qu'on n'entendait même plus les mules. En effet, plus personne ne pouvait les entendre puisqu'elle s'étaient enfuies pendant l'attaque du serpentule. Tout le monde partit donc à leur recherche. Elles avaient réussi à toutes se coincer dans une crevasse, à plus d'un kilomètre du campement. On alla chercher des pelles et des pioches pour les dégager, en créant une petite pente douce.
Le petit matin pointe déjà lorsque le petit groupe a fini sa dure besogne. Tout le monde est bien fatigué mais il n'est plus l'heure de dormir. Une fois le petit-déjeuner pris, le campement rangé, et Amonrâ installé dans un des chariots, la caravane reprit sa route. Karnikova fut encore plus ronchonne que la veille à cause de la fatigue ainsi que du fait qu'elle n'ait pas pu se laver.