La traite des gramoches

Résumé de la table du 10 juillet 2010 => PJ => Emelotte Robinette, Angelus, Maître Thermos, Ticoeur, Lashmir Bomia, Uranai Baba et Grégoire.

Le lendemain matin, tout le monde est levé de bonne heure, c'est qu'il y'a encore bien des choses à faire aujourd'hui, sans compter que dormir dans un village fantôme, ça dérange un peu, de plus il y'a aussi les terribles ronflements des uns et des autres qui ont retenti toute la nuit, et puis de temps en temps certains se sont mis à pousser des petits Môôh dans leur sommeil, rappelant à ceux qui ne dormaient pas qu'elle était la menace qui planait sur leur tête...
On arrive tant bien que faire se peut à réunir de quoi faire un petit déjeuner plutôt frugal, mais c'est mieux que rien, certaines personnes se rafraîchissent un minimum, et puis on commence à se demander comment procéder pour réunir la farine de 13 ans d'âge et le lait de gramoche magique.
Sans compter que pour la plupart le temps presse, leur front commençant à les démanger de plus en plus souvent !
Certains aimeraient aller directement au moulin hanté, d'autres préconisent de traire quelques gramoches au plus vite et d'aller déposer le lait à la cuisine dans l'espoir de rencontrer Ratha et peut-être de pouvoir récupérer les bardas. La seconde option emporte les suffrages et voila toute la petite troupe qui se dirige vers la porte de l'auberge. Au moment où Maître Thermo met la main sur la poignée, quelqu'un pousse la porte de l'extérieur, ni une ni deux, Angélus dégaine son épée, attrape le nouveau venu et lui met son épée sous la gorge et dit :
-T'es qui toi et qu'est-ce tu fais là ?
Sans trop se démonter, le quidam répond qu'il se nomme Grégoire, qu'il est médecin et qu'il vient pour la foire de Castel Rhubin.
Grégoire est habillé d'une espèce de toge, une tenue idéale pour le voyage, à sa ceinture pendent plusieurs petites bourses de tissus et à la main il tient un bâton de pèlerin finement ouvragé, dont Angélus devine tout de suite qu'il ne s'agit nullement d'une arme, ce qui le rassure un petit peu.
Il rengaine son épée et s'excuse auprès du nouvel arrivant, mais comme il se passe de drôles de choses ici, il vaut mieux être prudent...
Ensuite tout le monde essaie de mettre Grégoire au courant de ce qui se passe et de ce qu'il est convenu de faire, ce qui rend toute cette histoire réellement confuse, et il faut un petit moment pour que le médecin ait un topo cohérent de tout cela. Il se propose donc d'aider la petite troupe arguant qu'en tant que médecin soigner une maladie magique l'intéresse au plus haut point.
Une fois sortis nos héros se rendent comptent que le temps n'est pas à la fête, il fait frais et le ciel est gris, voir menaçant. On entend des Môôôh un peu partout dans le village, et en se baladant le petit groupe rencontre plusieurs gramoches qui errent de ci de là quand elles ne font pas un sort aux potagers des villageois, quoique que se dit Robinette, finalement ces gramoches sont des villageois et villageoises.
Lashmir quand à lui est plongé dans ses pensées, et au bout d'un moment n'y tenant plus il demande à Mamie Crado :
-Mais comment on va savoir si ce sont des gramoches magiques ou naturelles ?
Oui c'est une question qui rongeait Lashmir depuis un moment déjà, mais Mamie Crado a la réponse :
-Celles qui se baladent dans le village sont forcément des anciens villageois, et puis on verra bien...
Sur ces sages paroles, la troupe aperçoit deux gramoches à une trentaine de mètres à peine, Ticoeur prend alors une bonne poignée de laitue d'un jardin pas encore trop dévasté et dit :
-On va essayer de les amadouer avec ça, et on va approcher doucement, pas tous en même temps !
Ticoeur, Robinette et Mamie Baba se rapprochent donc doucement des grosses bêtes qui les regardent d'un air bovin et vaguement intéressés par la salade.
Le stratagème semble bien fonctionner, les gramoches se montrent plutôt dociles, et Mamie Baba se met aussitôt à genoux sous une bête et demande un seau pour faire une traite au plus vite.
On lui passe un seau, et Mamie Crado commence à tirer sur le seul et unique gros pis de la gramoche, et dit aux autres :
- Elles sont bizarres ces gramoches, elles n'ont qu'un seul pis, et y'a pas de lait !
Plusieurs membres du groupe éclatent de rire, Robinette rougit, et Ticoeur dit en riant à Mamie Crado, que s'il n'a qu'un seul pis, c'est que c'est un mâle...
Confuse Mamie Baba se relève le plus dignement possible, sous les rires des uns et des autres, puis va recommencer l'opération avec la seconde gramoche qui a assisté à ce petit manège avec un certain intérêt. Elle vérifie tout de même qu'il y'a bien plusieurs pis, ce qui est le cas, puis plaçant le seau comme il faut, elle se met à traire l'animal. Tout va bien jusqu'à ce que retentit un grand PAF et un cri de douleur et de surprise de la trayeuse en chef !

Mais qu'est-ce qui s'est passé ?
C'est quoi ce PAF ?
Et pourquoi il arrête son récit maintenant celui-là ?
Alors que certains se disent qu'heureusement elle n'a pas fait la même chose qu'avec le cou de la cibougne, d'autres se demandent certainement si Mamie Crado va se mettre à tripoter tous les pis qu'elle rencontrera ?

Hé bien, vous connaissez maintenant la formule consacrée, allez donc voir plus bas...

Mamie Baba vient de se prendre un bon coup de queue de gramoche en pleine figure, et ça fait mal !
Mamie s'exclame alors :
-Faut lui tenir la queue hein !
Aussitôt Ticoeur prend la queue afin d'éviter que cela ne recommence, et à ce moment, l'animal avance de quelques pas, ce qui crée un début de panique chez nos aventuriers qui craignent que la bête ne cherche à s'en aller. Maître Thermo et Lashmir attrapent comme ils peuvent la gramoche dans une tentative désespérée d'immobilisation plutôt amusante et inutile de cette bête de plus de 500 kg !
Mais le bovidé est plutôt docile et s'arrête tout de suite, car la gramoche est maintenant assez proche de la belle marguerite qu'elle avait aperçu quelques instants plus tôt, et sans faire de manières, elle la broute dans un ''SCROUTCH'' bruyant qui traduit quelque peu la satisfaction de l'animal et la grande déception de Lashmir qui n'avait pas vu la jolie fleur maintenant défunte...
Avant de poursuivre la traite Mamie Baba s'attache à la gramoche à l'aide d'une corde trouvée la veille dans l'épicerie, certains se demandent si la vieille femme se rend bien compte de ce qu'elle fait, mais bon, elle a peut-être plus d'expérience, et puis elle se targue d'être dresseuse, donc elle doit savoir ce qu'elle fait.
Puis elle continue sa traite, le dieu des trayeuses étant avec elle, la gramoche reste docilement sur place.
Lashmir et Maître Thermo qui ont cessé de tenter de retenir les gramoches s'ennuient un peu et se mettent alors à réfléchir, et ils arrivent alors à la conclusion suivante, pendant que le groupe s'active ici, pourquoi Grégoire n'irait-il pas au moulin hanté tout seul afin de récupérer la farine, ça ferait gagner pas mal de temps à tout le monde ça non ?
L'idée est vraiment surprenante, mais le pire c'est que Grégoire accepte et s'en va donc seul affronter les fantômes du moulin...
L'opération ''traite des gramoches'' se passe sans incident notoire grâce à la stratégie de la laitue, et au bout d'une heure et demi, nos héros ont deux seaux de lait bien remplis qu'il est temps d'aller porter à Ratha. Une fois de plus le cuisinier n'est pas là, mais à la grande satisfaction de tous, leur bardas respectifs ont été amenés et n'attendent plus qu'eux.
Tout le monde est assez content, Angélus a récupéré ses armes et il se sent enfin complet, il est prêt à affronter tout ce qui se dressera sur leur passage.
Il est temps maintenant de s'occuper de cette vieille farine dont on peut se demander si un truc aussi vieux peut vraiment servir. C'est en pensant à la farine que Lashmir se rend enfin compte que Grégoire n'est pas revenu.
Tout le monde se met alors en route avec l'espoir de rencontrer le médecin sur la route, mais une heure plus tard, arrivés en vue du moulin force est d'admettre que quelque chose lui est arrivé.

Se serait-il perdu ?
A-t-il pris la fuite pour échapper à la gramochantropie ?
Est-il tombé dans la rivière et ne sachant pas nager, se serait-il noyé pendant que quelque prédateur aquatique l'aurait attaqué et dévoré ?
Les fantômes du moulin lui auraient-ils sucés jusqu'à la dernière étincelle de son âme ?

Hmmm, allez, la suite un peu plus bas...