La foire de Castel Rubhin

Résumé de la table du 24/05/2010, PJ => Emelotte Robinette, Angelus, Maître Thermo, Ticoeur, Lashmir Bomia, Uranai Baba.

La foire de Castel Rubhin

Nous sommes au début du printemps, et comme chaque année à la même période, des marchands, des mages, des shamans, des charlatans, des escrocs, des aventuriers et des gens de tous corps de métiers se rendent à Castel Rhubin, dans la région côtière d'Armalin pour la célèbre foire aux artisans et métiers.
Cette foire permet aux uns et aux autres d'acheter toutes sortes de produits exotiques ou non, des animaux, des semences, des plantes diverses et variées, mais aussi des services en tous genres, car comme partout sur Troy, des animaux dangereux vivent dans les environs, ainsi que des bandes de brigands, et surtout des trolls, oui les trolls tant redoutés...

C'est le bon endroit pour vendre ses services aux notables et nobles du coin, voir même aux fermiers, car même pour les héros les moins méritants, il y'a toujours des DO à gagner...

Pas mal d'aventuriers arrivent dans la région une bonne semaine avant que la foire ne débute, certains préférant être là avant les autres, ce que se disent aussi souvent les autres, soit-dit en passant...
Nous sommes en fin d'après-midi, et 6 voyageurs se préparent à entrer en ville par l'une ou l'autre route et soudain, sans crier gare, c'est le trou noir...

Des cris affreux et des vagissements se font entendre, suivis d'un choc énorme qui termine de réveiller notre petite troupe. Un martèlement sourd qui s'éloigne résonne encore quand tout le monde semble retrouver ses esprits.
L'endroit où se réveillent nos héros est assez sombre, mais ils comprennent très vite qu'ils se trouvent dans une cellule. L'aube commence à peine à pointer à travers le soupirail de la geôle.

Tous le monde se demande ce qui a bien pu arriver...
Tout le monde ?
Non, une sage nommée Baba sait exactement ce qui s'est passé, mais cette dernière, un peu vaseuse, ne pense pas à mettre ses compagnons d'infortune au courant, où alors ces derniers ne pensent pas à écouter une vielle femme qui semble quelque peu radoter...

La petite fille du groupe (une certaine Robinette) cherche à explorer un peu l'endroit, pour commencer, elle examine la lourde et épaisse porte bardée d'acier qui ferme la cellule, cette dernière semble avoir reçu un sacré coup, peut-être est-ce là l'origine du choc qui a réveillé tout le monde, néanmoins la porte est toujours aussi solide, ce qui n'est tout de même pas le cas du ciment de scellement des gonds, qui lui est fissuré.
La petite demande ensuite à un grand fort gaillard, certainement un puissant guerrier se dit-elle, de la porter jusqu'au soupirail afin de voir ce qu'il y'a dehors, mais ce dernier semble un peu effrayé à l'idée de devoir fournir un effort aussi immense, et après quelques palabres, demande à être payé pour ce travail ''titanesque'', le problème c'est que tout le monde a été dépouillé de ses affaires, à part les vêtements. Mais cet argument ne fait pas fléchir le guerrier, qui veut bien une reconnaissance de dette, donnant toutes sortes d'excuses idiotes à la petite fille. Une jolie femme écoute ces palabres avec un étonnement et un écoeurement bien visible. Ticoeur annonce alors qu'elle va aider la fillette, elle la prend sous les bras, et la lève au plus haut afin que cette dernière puisse s'agripper aux barreaux du soupirail.
La petite voit alors qu'elle se trouve au niveau du sol, ce qu'elle annonce à ses compagnons, certains de ceux-ci semblant avoir des problèmes de localisation spatiale, il faut donc leur expliquer que la cellule est au sous-sol. Il fait encore assez sombre, mais Robinette se rend compte qu'elle voit un mur situé à quelque mètre à peine de sa position, et qu'en fait le soupirail donne sur la cour de la prison. Il n'y a rien ni personne, mais au loin, la petite entend des Môôô inquiétants, qui semblent se répondre de ci de là...
On pense alors à regarder dans le couloir, on ne voit pas grand chose, à part une lumière vacillante un peu plus loin, certainement une torche...
Ensuite, quelqu'un pense à appeler un garde, mais on a beau crier à tue-tête à la grille de la porte, seul le silence répond.
Baba prévient tout le monde qu'il vaut mieux ne pas sortir de la cellule car un grand malheur attend tout le monde dehors...
Nos aventuriers vont-ils écouter la vieille femme et rester là à croupir jusqu'à ce que quelqu'un vienne les voir, ou bien vont-ils entreprendre une évasion digne du Alsène Rapin, le célèbre trousseur et détrousseur de belles dames fortunées ?
Vous le saurez en allant lire la suite de ce récit épique, là !
Oui là, un peu plus bas, c'est cela...

Robinette décide alors d'examiner une nouvelle fois la porte de la prison, il faut dire qu'il commence à faire un peu plus clair, non pas qu'il y'ait beaucoup de lumières autour d'elle, mais le petit jour commence à pointer...
La petite se rend compte qu'un des barreaux de la grille de la porte est sorti de son emplacement et l'annonce à ses compagnons de cellule.
Angelus le guerrier, s'empare avec aisance de la barre d'acier, puis dans un effort certain de réflexion, il commence un peu à frapper sur le ciment de scellement de la porte qui commence à s'effriter. Il frappe, il gratte, comme il peut, mais le résultat ne semble pas à la hauteur des attentes d'un homme corpulent, se présentant sous le nom de maître Thermo, ce dernier écarte alors calmement Angelus, et sans crier gare, met un énorme coup de boule (qui fait BOUM) dans le ciment de l'encadrement de la porte, puis il tombe assis à terre (en refaisant BOUM) à moitié assommé, pendant que quelques poussières de ciment tombent à ses pieds...
Dire que l'étonnement est grand dans la cellule serait un euphémisme, une certaine inquiétude pointe même chez certains...
Un énergumène affublé d'un horrible chapeau orné de fleurs des plus voyantes s'avance et demande alors :
Cet homme serait-il fou ?
Le silence se fait et des regards gênés s'échangent...
Après un moment de flottement, l'homme au chapeau ridicule demande à relayer Angélus, et pendant qu'il se met à fatiguer le ciment, Robinette utilisant sa ceinture de corde autour des barreaux de la porte, se met à tirer de toutes ses petites forces, et là, peut-être par pitié, l'encadrement cède, et la porte s'abat dans un grand fracas à l'intérieur de la cellule.
Enfin libres !
Après une certaine hésitation, quelques téméraires veulent bien sortir, mais pas seuls...
Baba annonce alors qu'elle ne veut pas sortir, mais comme personne ne reste, elle se décide en ronchonnant de suivre le groupe. Une fois dehors, la troupe se retrouve dans un couloir.
À terre, à quelques mètres à peine, une torche est occupée de s'éteindre tout doucement. Ticoeur a alors la présence d'esprit de signaler qu'il vaudrait mieux ramasser cette torche avant qu'elle ne s'éteigne.
Une fois ramassée, on la donne (allez donc savoir pourquoi) à maître Thermo...
Puis nos courageux aventuriers se décident à aller voir la cellule la plus proche de la leur.
On s'avance prudemment à hauteur de la grille de la porte, on essaie de voir à l'intérieur, mais il fait trop noir pour vraiment voir quoi que ce soit, alors on tente un timide hohé, mais encore une fois, seul répond le silence.
Quelqu'un décide alors de défoncer la porte (qui a dit maître Thermo ?), mais il est arrêté par Angélus qui se demande si la porte ne serait pas tout bêtement ouverte.
Ce dernier pousse virilement cette dernière, et là, dans un grincement un peu sinistre, la porte s'ouvre doucement...
Quel peut bien être le monstre terrible caché dans l'ombre qui s'apprête à se jeter sur nos héros ?
À quelle sauce Angélus va-t-il se faire dévorer ?
Vous le saurez en allant lire la suite de ce récit épique, un peu plus bas...


Surprise, la cellule est complètement vide, à part un peu de paille, il n'y a rien sauf peut-être une odeur un peu désagréable. Maître Thermo décide tout de même d'aller farfouiller dans la paille, puis il en prend un petit peu avec lui, certains ont cru comprendre qu'il avait l'intention de faire une espèce de brulot, ou bien qu'il espérait réalimenter sa torche, enfin ça restera certainement un mystère pour tout le monde...
On passe alors au dernier cachot, on ouvre la porte en confiance, et une odeur infecte s'échappe de la pièce, ce qui fait tout de même reculer Angelus, car là, au milieu, sur un tas de paille crasse se trouve une énorme charogne, un cadavre en putréfaction d'une espèce de bovin, une bête de près de 500 kg, là dans une cellule de prison !
Angélus décide alors de déchirer une bande de tissus d'un de ses vêtements pour la placer sur son nez, et puis il tente de rentrer de nouveau dans la pièce, mais rien n'y fait, il est obligé de reculer.
Alors un spectacle étonnant est donné par mamie Baba, elle déchire elle aussi une bande de tissus, puis passant ce lambeau sous sa robe, elle urine dessus, puis se met ce tissus imbibé sur le nez et entre dans la cellule, devant ses compagnons ébahis et tout de même un peu dégoûtés il faut bien le dire. Aussitôt les autres la suivent, tiens, l'odeur ne rebute plus personne on dirait...
Aussitôt des idées se font jours dans la tête de certains des membres de notre groupe, mamie Baba décide de prendre un os de la carcasse, un os long, bien qu'elle n'ait pas l'air de savoir où trouver ce type d'os, elle farfouille à tour de bras dans la charogne, mais force lui est de reconnaître qu'on n'enlève pas un os comme ça d'un cadavre.
Ensuite Ticoeur a elle aussi une idée, elle va prendre une corne de cette grosse tête, peut-être pour en faire une arme, elle ne le précisera pas. Elle attrape donc une des corne de l'animal, et la voila qui s'acharne à tirer dessus du mieux qu'elle peut en poussant des ahanements à chaque effort. Elle tire sur cette corne, elle tire, et la tête de la pauvre charogne s'agite à chaque secousse comme pour dire non pas ça, et au bout d'un moment, Finalement, Ticoeur se rend compte que les cornes des bovins, ça tient bien et elle abandonne. Angelus lui par contre n'a rien perdu des tentatives de ses compagnons et décide lui aussi d'enlever une corne du cadavre, pour ce faire, il utilise sa barre d 'acier, et il frappe sur la corne, il frappe et il frappe encore, jusqu'à ce que la corne finisse par éclater en petits morceaux inutiles et malodorants...
Au final tout le monde sort un peu dépité de la pièce, maître Thermo se demandant tout de même s'il n'y aurait pas moyen de se faire un bon steak de charogne...
Seule mamie Baba est restée en arrière, et elle se décide à fouiller dans la paille puante. Ses efforts seront récompensés, car elle y trouvera un reste de vêtement, une poche de veste en fait, contenant quelque argent, un morceau de fusin et un bout de parchemin dégoûtant, qu'elle s'empressera d'enfourner dans sa robe.
En face de la dernière cellule, il y a un escalier qui monte au rez-de-chaussée, et nos héros se décident à l'emprunter non sans prendre quelques précautions, on observe bien les marches, on les teste, on passe sa tête à l'angle du mur pour voir s'il n'y a pas un danger mortel qui rôderait en haut de l'escalier. Mais en fait il n'y a rien là haut, à part un long couloir et une grosse et belle porte qui se trouve juste en face du même escalier. La petite troupe s'engage dans le couloir sans se rendre compte qu'il manque quelqu'un, en effet Ticoeur n'a pas suivi, elle est restée en bas, et elle commence à se sentir mal, de plus en plus mal, au point qu'elle est obligée de s'asseoir à même le sol, elle a de la difficulté à respirer, son coeur bat la chamade et elle s'affaiblit.
Les autres aussi commencent à sentir que quelque chose ne tourne pas rond, ils ne sont pas tranquilles, et au plus ces derniers avancent dans ce nouveau couloir, au plus ils se sentent oppressés eux aussi, quelque chose ne tourne pas rond.
Ticoeur se sent vraiment très mal, elle est au bord de la syncope ne résistant à l'évanouissement que grâce à un terrible effort de volonté...
Mais que se passe-t-il ?
Nos héros auraient-ils été empoisonnés ?
La charogne aurait-elle lancé une vengeance d'outre-tombe pour se venger de la profanation de sa dépouille ?
Ticoeur va-t-elle mourir là bêtement dans le couloir des geôles ?
Vous le saurez en allant lire la suite de ce récit épique, un peu plus bas...

On se rend soudain compte qu'il manque quelqu'un, Ticoeur n'est pas là !
Du haut de l'escalier on l'appelle, mais pour toute réponse, on n'entend que sa respiration difficile.
Angélus décide alors d'aller la chercher, et une fois en bas de l'escalier, il la trouve occupée de lutter pour juste respirer, il prend alors cette dernière dans ses bras et remonte l'escalier. À chaque marche la belle jeune femme semble aller mieux, au point qu'une fois qu'ils sont arrivés en haut, elle semble avoir retrouvé tous ses moyens. Le reste du groupe aussi se sent mieux, le sentiment d'oppression s'est complètement évanoui, tout le monde est content, et du coup, allez hop on va pousser la belle et grande porte sans autre précaution...
Au dernier moment, Angélus se ressaisit, et se plaçant sur le côté pousse avec précaution la porte, qui s'ouvre sans un bruit, puis il tente de jeter un regard furtif dans la pièce, mais son regard est tellement furtif qu'il n'a pas le temps de voir quoi que ce soit.
Robinette en bonne petite curieuse, n'y tenant plus, se jette entre les jambes d'Angelus pour voir ce qui peut bien se cacher dans cette nouvelle pièce.
En fait, la petite troupe vient de trouver l'armurerie !
Des exclamations de joie se font entendre, certains pensent déjà à s'équiper de tout un fatras d'armes en tous genres, afin de pouvoir en découdre avec tout ce qui osera se présenter, non mais !
Malheureusement, l'armurerie a été vidée de fond en comble, les râteliers sont à terre, vides !
Des armoires ont été renversées, c'est un vrai capharnaüm qui règne dans cette pièce.
Nos amis sont vraiment dépités, adieu épées, lances, masses d'armes et autres joyeusetés fracassantes et perforantes !
Certains ne veulent pas y croire, et se mettent à fouiller, ils trouvent une vieille épée toute rouillée et une chaîne, rouillée elle aussi. Qu'importe, l'épée se retrouve dans les mains d'Angélus qui se révèle être un soldat de métier. On trouve aussi un pourpoint de cuir, un peu abîmé, mais bon, ça ne dérange pas Angelus, qui préfère avoir une protection un peu trouée que pas de protection du tout.
Tout le monde se sent un peu plus rassuré maintenant, et on se met alors en route pour explorer le reste du bâtiment.
Dans le couloir, il y a deux portes, certains entrent dans une nouvelle pièce par la première alors que d'autres préfèrent tenter leur chance via la seconde qui se trouve au bout face à l'angle du couloir, mais de toutes les manières cela importe peu, car ces deux entrées mènent au même dortoir...
La scène que nos héros découvrent est assez difficile à décrire, on dirait qu'une troupe de Troll a organisé un rodéo de pétaures en rut dans cette pièce. Tout est réduit en miettes, les draps et couvertures sont complètement déchirés, même les murs semblent avoir reçus de terribles coups de boutoir. Seul deux pieds de lit sont encore entier, et ils seront récupérés par certains comme gourdin, mais à part cela, il n'y a vraiment plus rien d'utilisable ici, il faut donc continuer l'exploration.
Néanmoins maître Thermo décide de créer de nouvelles torches, certains lui faisant remarquer qu'il fait jour maintenant, ce dernier répond qu'il en est bien conscient (hum ?) mais que les torches enflammées pourront peut-être servir d'armes, ce qui n'est pas une mauvaise idée, tout le monde le lui accorde.
Le voila donc occupé d'enrouler des morceaux de draps autour de restes de planches.
Ces torches de fortunes s'allument facilement, ça fume et ça pue, mais tout le monde semble assez content en fait, et on reprend l'exploration de la bâtisse.
Dans la seconde partie du couloir, juste après le coude, sur la droite, se trouve une autre porte...
Derrière on entend distinctement qu'une chose énorme, lourde, se déplace, il y a des meubles qui sont renversés, voir brisés, c'est assez effrayant et tout le monde retient sa respiration, sauf maître Thermo qui tente alors d'ouvrir la porte comme si de rien n'était !
Ses compagnons sont terrifiés, leur sang se fige dans leur veine, leurs cheveux se dressent sur leur tête, ceux de mamie Baba deviennent un peu plus gris, de la vapeur s'échappe du foulard toujours humide qu'elle a sur le nez, tout le monde serre les fesses !
Horreur, ils n'ont pas eu le temps d'arrêter ce fou qui semble pas se rendre compte de ce qu'il vient de faire, il vient de pousser la porte d'une pièce qui contient un monstre énorme, qui brise et renverse tout sur son passage...
Qu'est-ce qui se tient dans cette pièce ?
Qui va être dévoré tout vif en premier ?
Qu'elle est l'horreur sans nom qui va se jeter sur nos malheureux héros d'infortune ?
Y aura-t-il des tentacules se demande un certain Lightbringer ?
Vous le saurez en allant lire la suite de ce récit épique, un peu plus bas...


Maître Thermo pousse donc la porte, mais cette dernière résiste et ne s'ouvre pas, elle semble coincée ou verrouillée, tout le monde pousse un ouf de soulagement, sauf maître Thermo, un peu dépité que tout ne marche pas comme il l'a dans la tête (et entre nous, tant mieux !).
Des regards noirs et meurtriers se tournent vers Torcheman, qui semble ne pas s'en rendre compte...
Mamie Baba grommelle rageusement dans sa moustache, Robinette murmure des choses en darshanide que personne ne comprend, heureusement...
Angelus soupèse son épée d'un air rêveur, quelques fleurs fanent sur le chapeau de Lashmir et Ticoeur meurt d'envie d'attacher le gros homme et de faire crisser ses beaux ongles sur une tôle de fer à hauteur des oreilles de ce dernier jusqu'à ce que ses dents et ses gencives éclatent...
Mais toutes ces réjouissances seront pour plus tard, il est temps d'avancer, et la porte suivante s'ouvre sur la cuisine de la prison, ce qui tombe bien, vu que tout le monde commence à avoir faim. La pièce comporte des fourneaux, une grande table de travail couverte de pots et une impressionnante batterie de casseroles. Sur la gauche, une palissade délimite la pièce, dont un rideau vert à carreaux rouges sert de séparation...
Sur la grande table de la cuisine, il n'y a que des bocaux remplis d'yeux, d'organes plus ou moins décomposés et de poudres diverses et variées, qui sentent toutes plus ou moins mauvais...
Pas étonnant que tout le monde s'est enfuis avec une cuisine pareille, s'exclame maître Thermo !
Derrière le rideau, maître Thermos trouve la réserve de la cuisine, le garde-manger, mais à part des tonneaux vides, des sacs éventrés, des bocaux cassés, il n'y a plus rien de mangeable.
Néanmoins l'instinct de ce dernier ne le trompe pas, il a senti quelque chose, soulevant une petite armoire renversée, il trouve un énorme chapelet de magnifiques saucisses.
S'apprêtant à ramasser ce délicieux butin, qu'elle n'est pas sa surprise de voir le chapelet bouger.
En effet, au bout du chapelet il y'a un chatgondin, une espèce de gros chat qui est en train de festoyer. Les deux bêtes sont surprises, mais c'est le chatgondin qui réagit en premier en prenant la fuite, non sans emporter ses précieuses saucisses. Arrêtez-le, arrêtez-le hurle alors maître Thermo, qui tentant d'intercepter l'animal se jette dessus de tout son poids, mais le dieu des chatgondins veille, et maître Thermo s'écrase bruyamment à plus d'un mètre du chatgondin.
Robinette, petite fille agile se jette elle aussi sur le fuyard, mais se mêlant les pinceaux dans ce qui est écrit un peu plus haut, se trompe d'animal, et atterrit sur le dos de maître Thermo. Seul Lashmir, en vrai héros sera capable d'intercepter le chatgondin, et de sauver ainsi le chapelet de saucisses.
L'homme au chapeau fleuri se rend compte qu'il y a un collier autour du cou du chatgondin, et qu'il y'a aussi une médaille sur laquelle il est écrit Grafils, c'est donc un animal domestique. Grasfil n'est pas content et le fait savoir en râlant et en se débattant, ce qui fait que Lashmir ne se rend pas compte que maître Thermo s'est relevé et qu'il s'apprête à lui sauter dessus.
Mais maître Thermo ne s'en prend pas à Lashmir, il arrache le chapelet de saucisse de la gueule de Grasfil, et tombant à genoux, il commence à se goinfrer bruyamment d'une première saucisse...
Surpris, Lashmir lâche le chatgondin qui s'enfuit sans demander son reste, Angelus quand à lui, saisit son épée et d'un geste précis, coupe net la saucisse dépassant des mains de maître Thermo, il se saisit au vol du chapelet et dit, je cite :
-Il faut que l'on partage ceci, nous avons tous très faim, il faut partager...
Ce qu'il fait de la manière la plus équitable qui soit en donnant une saucisse à chacun, puis découpant la dernière en 6 parts égales, prouvant pas là même qu'il savait manipuler des fractions...

Une fois de plus ça va mieux, on a le ventre un peu moins vide, les cervelles peuvent commencer à fonctionner d'une manière plus naturelle et mamie Baba a enfin enlevé son tissus dégoûtant pour pouvoir manger, ce qui soulage un peu les plus sensibles du groupe.

La seconde porte de la cuisine n'est pas non plus verrouillée, mais tout le monde ne se sent pas capable d'aller dans l'autre pièce. Lashmir, prétextant une vague histoire de bocal, chipote sur la table de la cuisine, et s'en retourne dans le couloir pour vider un bocal rempli de choses immondes et visqueuses. Maître Thermo décide lui aussi de rester en arrière (quitter une cuisine alors qu'il a faim, hmm soyons sérieux !), alors Angelus suivi des trois représentantes de la gent féminine du groupe entre dans la nouvelle pièce qui s'avère être le réfectoire, nos héros se rendent tout de suite compte qu'il est dans le même état de délabrement que le reste du bâtiment. La seule différence notable c'est que l'auteur des dégâts est encore là, et qu'il les accueille d'un terrible mugissement !
Cette fois ça y'est, ils sont foutus, ils vont tous y passer, se disent les plus sadiques d'entre vous...
Ha enfin ! Des tentacules ! Se dit un certain Lightbringer...
Le monstre va leur sucer la moelle jusqu'aux boyaux de la tête, se disent les plus pervers d'entre vous...
Que va bien pouvoir faire Lashmir de ce bocal ?
Vous le saurez en allant lire la suite de ce récit épique, un peu plus bas...

Le monstre parti, tout le monde se regarde un peu étonné, voir surpris, nos braves héros ne sont pas très surs de ce qui vient de se passer, et pour cause !
Angelus décroche la tenture de sa belle épée toute rouillée, Ticoeur se demande si son maquillage n'aurait pas coulé ce qui expliquerait son inefficacité avec le grand cornu, mamie Baba elle se demande si elle ne vas pas humidifier de nouveau son tissus et le remettre sur son nez, Robinette est plutôt contente de son action avec la tenture, Lashmir se dit qu'il l'a échappé belle, mais qu'il a maintenant un beau bocal vide, seul maître Thermo reste assis, les yeux un peu dans le vague, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'est pas dans son assiette (ou dans sa poêle, c'est au choix). Ce dernier n'arrive pas à se relever, il se plaint d'avoir faim et mal, alors Robinette, semblant se souvenir de quelque chose se met à fouiller rageusement dans ses poches, mais la seule chose qu'elle arrive à en sortir c'est une pauvre mite qui s'envole prestement.
Néanmoins, la petite ne s'avoue pas vaincue, elle réfléchit, puis s'assied et brusquement enlève une de ses chaussures, dont elle en sort une espèce de couëne de lard séché toute sale qui servait à boucher un trou de semelle. Puis se relevant elle propose cette vilaine couenne à maître Thermo dont les yeux s'illuminent à la vue de cette pauvre chose toute desséchée, ce dernier la prend comme une relique et puis l'avale sans autre forme de procès. L'a-t-il seulement mâchée, nous n'en saurons probablement jamais rien, mais le résultat ne se fait pas attendre, car maître Thermo va mieux et pour le prouver, il se lève, péniblement, mais il se lève...
La pièce ne contenant vraiment plus rien d'utilisable, nos aventuriers décident donc d'aller de l'avant. Lashmir et Angelus prennent la porte de gauche, et le reste du groupe celle du fond à droite.
La première porte donne sur le placard à balais, à la vue de tous les ustensiles de ménage qui traînent ici, nos deux lascars s'empressent de farfouiller dans les seaux, les lavettes, serpillières et autres balais, mais sans rien trouver de plus, ce qui semble toutefois assez normal, tout mène à croire que chez eux, ils ont l'habitude de cacher des choses précieuses dans un tel endroit...
Pour les autres, les choses sont plutôt différentes, leur porte donne sur une pièce où il y a plusieurs bureaux, des tables, des armoires pleines de classeurs et de parchemins, il y'a des piles de livres, il est évident que c'est ici le bureau administratif de la prison. Tout est propre et bien rangé, il n'y a eu aucune déprédation dans cet endroit. Soudain, au fond de cette pièce une porte s'ouvre et Angelus suivit de Lashmir pénètrent à leur tour dans le bureau, on se fait un petit signe de la main, Ticoeur et mamie Baba se mettent à fouiller un peu partout quand soudain l'une d'elle se rend compte qu'il y a quelque chose qui se cache ici, il s'agit d'une forme recroquevillée, cachée sous un bureau, occupé à
trembler comme une feuille. Il s'agit d'un homme entre deux ages portant un tablier de cuisinier. Le visage enfoui dans les mains, il sanglote sans prêter attention à la présence du petit groupe. Dès que Ticoeur pose la main sur lui, il sursaute et pousse un cri de terreur. Il se carapate entre les bureaux en hurlant :
-Non ! Nooon ! Pas les cornes !
S'ensuit une petite course poursuite dans le bureau, jusqu'au moment où le malheureux reprend ses esprits et semble revenir à lui, puis il dévisage tout le monde et inspecte du regard la pièce autour de lui, semblant se rappeler peu à peu ce qui lui est arrivé.
-M...merci mes amis dit-il d'une voix encore tremblante. Je me nomme Rhata, et je suis le cuistot de Castel Rhubin. Mais que faites-vous là, je croyais que tout le monde avait fui ?
Pendant un court instant, tout le monde se tait, puis les questions, les remarques arrivent de toutes parts, mais le cuisinier arrive tout de même à répondre aux questions de nos amis afin de donner un récit cohérent de ce qui s'est passé à Castel Rubhin, ce qui donne en gros ceci:
-Il y'a eu une épidémie de gramochantropie, les gens ont commencé à tomber malade la semaine dernière, mais c'est devenu préoccupant depuis 3 jours seulement.
-La gramochantropie est une maladie magique qui transforme les gens en gramoche. On n'en connaît pas la cause, malheureusement.
-Le cornu dans le réfectoire était le capitaine de la garde, Aymile Kha. Avant de se transformer,
il m'avait aidé pour trouver un remède à la maladie, car je suis un bon rebouteux, voyez- vous, mais nous avons joué de malchance, et quelque chose à mal tourné, et il est passé de gramoche à minomoche. Mais je pense avoir trouvé ce qui n'a pas marché. Tous les voyageurs ont été mis en prison afin d'éviter que la maladie ne se propage partout, c'est le capitaine qui avait ordonné ça, ce qui semblait être une bonne idée au départ...
-Quand on s'est rendu compte que le capitaine Aymil était malade, ça a été la panique et tout le monde est parti, à par moi, et après que le capitaine se soit transformé en minomoche, je ne me souviens plus trop de ce qui s'est passé ensuite, jusqu'à votre arrivée...
À la suite de ce petit récit, certains de nos amis se mettent à se gratter le front, ce qui alerte Rhata qui leur annonce que les premiers symptômes sont des démangeaisons sur le front, là où vont pousser les cornes. Suivis par une fringale de salades et autres herbes vertes et d'une irrésistible envie de regarder passer les gens ou les chariots. Un peu paniqué Ticoeur, Lashmir et maître Thermo demandent alors en combien de temps la transformation a lieu.
Avec un air penaud, le cuisinier leur dit alors qu'il est désolé, mais qu'il se passe en fait moins de 2 jours avant que ne poussent les sabots, et qu'ensuite les choses vont très vite, et qu'ils iront rapidement rejoindre le bourgmestre et les autres brouter dans le pré...
-Mais ne paniquez pas mes amis, je pense connaître les ingrédients nécessaire pour préparer un remède. J'en ai déjà 1 sur les 4, mais j'ai besoin de gens courageux pour aller me chercher ceux qui
me manquent. Peut-être pourriez vous en charger je commencerai à préparer le remède, car certains d'entre vous n'ont plus vraiment plus beaucoup de temps...
-Les ingrédients sont au nombre de 3, en plus du sucre de neige que j'ai encore dans ma cuisine. Pour commencer, j'ai besoin d'oeufs de cibougne. C'est facile, il y'a un nid sur le toit de la vieille tour en ruine, tout à côté du castel. Ensuite il me faut du beurre chargé d'énergie magique.
-Vous n'aurez pas de mal à trouver une gramoche magique à traire dans le coin. Ensuite, il me faudra de la farine vieille d'au moins 13 ans. Avec un peu de chance, il en reste un peu dans le vieux moulin de l'autre côté de la rivière. Mais méfiez-vous, il paraît qu'il est hanté...

Nos amis vont-il parvenir à réunir tous les éléments nécessaires pour soigner les habitants de Castel Rhubin ?
Le cuisinier est-il digne de confiance ?
Qui va aller brouter les salades en premier ?
Va-t-on enfin savoir un jour ce que Lashmir va faire de son satané bocal ?
Vous le saurez peut-être dans quelques semaines...